J’ai rencontré Helîn pour la première fois alors que j’étais hospitalisée à Sere Kaniye durant mon premier mois au Rojava. Elle m’a rendu visite deux fois pour se renseigner sur ma situation. Je me souviens très bien de sa détermination et de sa force alors qu’elle me disait qu’elle voulait combattre. Elle parlait bien Kurde et était très appréciée pour sa gentillesse et sa volonté de parler avec les gens, de les écouter et de contribuer à créer une nouvelle vie avec eux, avec l’épanouissement de la Révolution du Rojava.
Elle était venue au Rojava pour soutenir la révolution kurde, en particulier le mouvement grandissant des femmes dans la révolution qui a libéré des centaines de femmes de Daech et du régime d’Assad. Elle était impliquée dans tous les aspects de la société, créant des liens forts, avançant avec les femmes du Rojava pour faire reconnaître leur propre liberté et leur autonomie. Juste avant qu’elle ne parte pour Afrin, elle me racontait qu’elle allait partir combattre, de la même façon qu’elle l’avait fait quelques mois plus tôt à Sere Kaniye. Cette fois aussi, le feu de sa volonté de fer brillait dans ses yeux et je savais qu’elle le ferait. Rien n’aurait pu l’arrêter. Sa force et son courage étaient immaculés.
Helîn était incroyablement populaire et appréciée par les habitant·es du Kurdistan. Sa solidarité, son sacrifice et sa volonté de combattre indéniablement magnifiques. Elle deviendra une icône de la solidarité internationale. Elle prouvera que l’amour, la bravoure et l’instinct de vouloir protéger la vie des autres sont des qualités très humaines, contrairement aux mensonges que l’on nous raconte sur la nature humaine qui serait égoïste et indifférente.
On se souviendra de Şehid Helîn au travers du temps comme une héroïne du 21ème siècle. Nous avons le devoir de ne jamais l’oublier.