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1. Introduce yourself and tell us your situation at the moment of this interview?
I’m an internationalist fighter, member of the TIKKO. TIKKO, like the other organisations composing the IFB, actively participated in the defense of Serekaniye. We pulled out of the city a few days ago, after 12 days of fighting in the direction of Til Tamir and Haseke. The war continues, the operations of Turkey and its FSA islamist puppets continue especially near the village of Menajir. They are trying to get closer so they can controle the whole road between Serekanye and Til Tamir. We are today involved in the organisation of the defense of Menajir and Til Tamir.
2. You just came back from Serekaniye, what’s the importance of this city for the war as a whole?
Serekaniye is an important city in the history of the Rojava revolution, in 2012-2013 people repelled the attacks of FSA and Al-Nusra and since then the people of Serekaniye always defended the revolution. Serekaniye was a pillar city of the revolution, a fact that Erdogan was aware of. That’s why he strived to take it down. On the other hand, its geographical situation always made it an easy prey for the Turkish State. We always knew that in the event of an invasion, Serekanyie would be one of the first targets.
3. Does analysis of Afrin has an importance for long-term preparations ? What does pulling back mean for the fighters?
Afrin reminded us the revolutionary principle according to which, in the war, one must consider its own forces as primary and the allied forces (here the imperialists, especially USA and Russia) as secondary and instable. Following that principle, after the fall of Afrin, the defense work for the border cities immediately started (such as building tunnels, protection,…) We knew we couldn’t trust the imperialists, Afrin was the first example, this new occupation period is the second.
4. Internationalists fought an important fight. What does it mean for IFB?
The situation of the international movement was quite mixed in the last year. Imperialists were always annoyed by our presence here, and they pressured PYD to cut relationships with our work for internationalism. When war starts, all those diplomatic issues vanish and the revolutionary forces are united again. IFB took an active part in defending Serekaniye and keeps being present on the frontlines in Til Tamir area. As long as the reactionary forces will be assaulting the peoples of the region, the IFB will continue to exist and to fight.
5. What’s your analysis about coming developments in this war?
It’s really hard to make plans for the future. The agreement between Russia and Turkey to be pulled out from 32km seems to be accepted, as Mazlum Kobane declared. Even if it seems negative, it does not announce the end of revolution, because the democratic project is not only developing in Rojava, but in the whole SDF-controlled territory.
The main aspect which we will have to focus in the future is organising the people. If we were not able to defend Serekaniye and Gire Spi today, it is not only because of our military weakness. In the war, the human factor is the main factor. If the large majority of the people was really supporting us, we wouldn’t have been defeated, when revolutionary forces do have the support of the people, they are unbeatable. A concrete example can be seen in Turkey’s Kurdistan, PKK has been fighting for more than 35 years, and despite the fury of Turkish armed forces it keeps reinforcing, same for TIKKO’s guerilla still staying up after 47 years fighting.
6. What would you say to the international solidarity movement?
In war, there are always ups and downs. I remember that after 7-8 days fighting in Serekaniye, my morale was not high, with the violence of war, the tiredness, the feeling of isolation… But I had the occasion to contact the comrades in second lines and they informed us that there were solidarity actions organised throughout the world to support us and that the world was supporting our resistance. It may seem ridiculous but it gave us a lot of strength and motivation to keep fighting. Apart from this personal anecdote, on a more objective point of view, the revolution is international. The revolution in Rojava can not succeed if it stays isolated, like Vietnam couldn’t have defeated USA if the American people wasn’t pressuring the US State against war. If the peoples of the world, especially in Europe and USA do not mobilize to prevent USA, France, Germany, etc to collaborate with Turkey, or to bring back militaries in the region to defend their share of the oil, the war won’t stop. The peoples of the region just want to live in peace and secure a serene future for their children. The peoples write history, but in time of imperialism, the histories of peoples are mixing together and the future of this region isn’t only depending of the local population. That’s why we call upon all revolutionaries of the world to organise the solidarity with the peoples of the region and to pressure the States they live in to make them stop collaborating with Turkish fascist State, the main responsible for most evils in the region.
[FR] Interview avec un combattant internationaliste de la TIKKO qui a combattu à Serekanyie
Peux-tu te présenter et nous dire, au moment de cette interview, dans quelle situation tu te trouves?
Je suis un combattant internationaliste membre de la TIKKO. La TIKKO, ainsi que les autres organisations composantes de l’IFB, a participé activement à la défense de Serekaniye. Nous nous sommes retirés de Serkaniye après 12 jours de combat, en direction de Til Tamir et Haseke, il y quelques jours maintenant. La guerre continue, les opérations de la Turquie et de ses pantins islamistes de l’ASL continue, notamment du côté des villages de Menajir et d’Aliya, et nous attendons une probable offensive de l’ennemi vers Til Tamir dans les jours qui viennent. Nous sommes aujourd’hui investis dans l’organisation de la défense de Menajir, d’Aliya et de Til Tamir.
Tu reviens tout juste de Serekaniye, quelle est l’importance de cette ville pour la guerre dans son ensemble?
Serekaniye est une ville importante dans l’histoire de la révolution du Rojava, en 2012-2013 le peuple avait repoussé les attaques de l’ASL et d’Al-Nosra et depuis, le peuple de Serekaniye a toujours défendu la révolution. Serekaniye était une ville pilier de la révolution et Erdogan en était conscient : c’est pour cela qu’il s’est acharné à la faire tomber. En revanche sa situation géographique en a toujours fait une proie facile pour L’État Turc et nous savions qu’en cas d’invasion, Serekaniye serait une des premières cibles.
L’analyse d’Afrin a-t-elle eu une importance pour les préparations à long terme? Que signifie la retraite pour les combattants?
Afrin nous a rappelé le principe révolutionnaire selon lequel, dans la guerre, il faut considérer ses propres forces comme principales et les forces alliées (ici les impérialistes, notamment US et russes) comme secondaires et peu sûres. En suivant ce principe, après la chute d’Afrin, les travaux de défense des villes à la frontière ont directement commencé (construction de tunnels, d’abris…). Nous savions que nous ne pouvions pas faire confiance aux impérialistes. Afrin en a été le premier exemple, cette nouvelle période d’occupation en est un second.
Les internationalistes ont mené une importante lutte, qu’est-ce que cela signifie pour l’IFB?
La situation du mouvement internationaliste a été assez mitigée cette dernière année. Les impérialistes ont toujours été dérangés par notre présence ici, et ils mettaient la pression sur le PYD pour couper nos relations dans nos tâches d’internationalisme. Avec le commencement de la guerre tous ces problèmes liés à la diplomatie ont disparu et les forces révolutionnaires se sont unies à nouveau. L’IFB a prit part active a la défense de Serekaniye et continue d’être présent sur le front dans la région de Til Tamir. Tant qu’il y aura agression des forces réactionnaire contre les peuples de la région, l’IFB continuera d’exister et de se battre.
Quelle est votre analyse à propos des développements à venir dans cette guerre?
Il est vraiment difficile de faire des plans pour l’avenir. L’accord entre la Russie et la Turquie pour se retirer de 32 km semble avoir été accepté, comme l’a déclaré Mazlum Kobane. Même si cela semble négatif, cela n’annonce pas la fin de la révolution, car le projet démocratique ne se développe pas seulement au Rojava mais sur tout le territoire sous contrôle des FDS.
Le principal aspect sur lequel il faudra se concentrer dans l’avenir est l’organisation de la population. Si aujourd’hui nous n’avons pas su défendre Serekaniye et Gire Spi, ce n’est pas seulement dû à notre faiblesse militaire. Dans la guerre le facteur humain est le facteur principal : si le peuple, dans sa grande majorité avait vraiment été avec nous, il n’aurait pas été possible de nous battre. Lorsque les forces révolutionnaires ont le soutien du peuple, elles sont imbattables. L’exemple concret est au Kurdistan de Turquie, où on voit le PKK se battre depuis plus de 35 ans et, malgré l’acharnement des forces armées turques, continuer de se renforcer, où la guérilla de la TIKKO reste debout après 47 ans de combat.
Que souhaitez-vous dire au mouvement de solidarité internationale?
Dans le guerre il y a toujours des hauts et des bas. Je me souviens à Serekaniye après 7, 8 jours de combats, mon moral n’était pas au plus haut : la violence de la guerre, la fatigue, le sentiment d’isolement… Mais j’ai eu l’occasion d’avoir contact avec les camarades qui étaient à l’arrière et ils nous ont informé que dans le monde entier des actions de solidarité étaient organise pour nous soutenir et que le monde soutenait notre résistance. Cela peut paraître ridicule mais cela nous a donné une force et motivation vraiment forte pour continuer à nous battre.
En dehors de cette anecdote personnelle, d’un point de vue plus objectif, la révolution est internationale. La révolution du Rojava ne pourra pas réussir si elle reste isolée. Si pendant la guerre du Vietnam, le peuple américain n’avait pas fait pression sur son propre gouvernement contre la guerre, le Vietnam n’aurait peut-être jamais obtenu son indépendance. Si les peuples ne se mobilisent pas pour empêcher les États-Unis, la France, l’Allemagne, etc, de collaborer avec la Turquie, ou de ramener des militaires dans la région pour défendre leur part de pétrole, la guerre ne cessera pas.
Les peuples de la région veulent juste pouvoir vivre en paix et assurer un avenir serein à leurs enfants. Les peuples écrivent l’histoire, mais à l’époque de l’impérialisme, l’histoire des peuples se mêlent les unes aux autres et le futur de cette région n’est pas seulement dépendant de la population locale. C’est pourquoi nous appelons tous les révolutionnaires du monde à organiser la solidarité avec les peuples de la région et à faire pression contre les États dans lesquels ils se trouvent pour qu’ils arrêtent leur collaboration avec l’État fasciste turc, principal responsable des malheurs de cette région.
[DE] Interview mit einem internationalistischen Kämpfer von TIKKO, der in Serekaniye gekämpft hat
Stell dich doch kurz vor und sage uns in welcher Situation du im Moment dieses Interviews bist.
Ich bin ein internationalistischer Kämpfer und Mitglied von TIKKO, einer der kämpfenden Einheiten der revolutionären Linken aus der Türkei. TIKKO ist, wie die anderen Organisationen, die das IFB (International Freedom Batallion) bilden, aktiv an der Verteidigung von Serekaniye beteiligt. Vor ein paar Tagen haben wir uns nach 12 Tagen Kampf von Serekaniye in Richtung Til Tamir und Heseke zurückgezogen. Aber der Krieg geht weiter. Die Operationen der Türkei und ihrer islamistischen Hampelmännern der Freien Syrischen Armee (FSA) konzentrieren sich vor allem bei den Dörfern Menajir und Aliya und wir erwarten in den nächsten Tagen eine mögliche Offensive der Gegner gegen Til Tamir. Heute sind wir mit der Organisierung der Verteidigung von Menajir, Aliya und Til Tamir beschäftigt.
Du kommst gerade von Serekaniye zurück. Welche Bedeutung hat diese Stadt für den Krieg als Ganzes?
Serekaniye ist in der Geschichte der Revolution in Rojava eine wichtige Stadt. Die BewohnerInnen haben 2012-13 die Angriffe der FSA und der Al-Nusra-Front zurückgeschlagen. Darauffolgend hat die Bevölkerung von Serekaniye stets die Revolution verteidigt. Serekaniye war also als Stadt eine Stütze der Revolution und Erdogan war sich dessen bewusst. Darum will er Serekaniye so hartnäckig erobern. Andererseits macht die geographische Lage die Stadt zu einem einfachen Ziel für den türkischen Staat und wir wussten, dass Serekaniye bei einer Invasion eines der ersten Ziele sein würde.
Hatte die Analyse von Afrin eine Bedeutung für die längerfristigen Vorbereitungen? Was bedeutet der Rückzug für die KämpferInnen?
Afrin erinnert uns ans revolutionäre Prinzip, dass man im Krieg die eigenen Kräfte als die hauptsächlichen Kräfte ansehen sollte und die verbündeten Kräfte (hier die Imperialisten, die USA und Russland) als nebensächlich und unverlässlich. Nach diesem Prinzip und nach dem Fall Afrins haben die Verteidigungsarbeiten in den Grenzstädten sofort begonnen (Tunnelbau, Verteidigungslinien, …). Wir wussten, dass wir den Imperialisten nicht trauen konnten. Afrin war das erste Beispiel, diese aktuelle Besatzung ist das Zweite.
Die InternationalistInnen haben einen wichtigen Kampf geführt. Was bedeutet dies fürs IFB?
Die Lage für die internationalistische Bewegung war im vergangenen Jahr eher schwierig. Unsere Anwesenheit störte die imperialistischen Kräfte, welche die PYD unter Druck gesetzt hatten, ihre Zusammenarbeit mit uns und die internationalistische Arbeit zu beenden. Mit dem Beginn des Krieges sind nun alle diese diplomatischen Probleme verschwunden und die revolutionären Kräfte sind wieder vereint. Das IFB war aktiv bei der Verteidigung von Serekaniye dabei und ist weiter an den verschiedenen Fronten in der Region um Til Tamir präsent. Solange es Angriffe der reaktionären Kräfte auf die Völker der Region geben wird, wird das IFB weiter bestehen und kämpfen.
Wie sieht eure Analyse der zukünftigen Entwicklungen in diesem Krieg aus?
Es ist sehr schwierig für die Zukunft zu planen. Das Einverständnis
zwischen Russland und der Türkei, sich 32 km von der Grenze
zurückzuziehen scheint angenommen worden zu sein, wie Mazlum Kobane
erklärt hat. Auch wenn das negativ erscheint, bedeutet es nicht das Ende
der Revolution. Denn das demokratische Projekt entwickelt sich nicht
nur in Rojava, sondern in allen Gebieten unter Kontrolle der SDF.
Der zentrale Aspekt, auf den wir uns in Zukunft konzentrieren müssen,
ist die Organisierung der Bevölkerung. Wenn wir heute Serekaniye und
Gire Spi nicht verteidigen konnten, ist das nicht nur wegen unserer
militärischen Schwäche. Im Krieg ist der menschliche Faktor der
entscheidende. Wenn die Bevölkerung in ihrer grossen Mehrheit auf
unserer Seite gewesen wäre, hätte man uns nicht schlagen können. Wenn
die revolutionären Kräfte die Unterstützung der Bevölkerung haben, sind
sie unbesiegbar. Das konkrete Beispiel sieht man nördlichen Teil
Kurdistans. Die PKK kämpft seit 35 Jahren und wird immer stärker, obwohl
sie von den türkischen bewaffneten Kräften hart angegriffen werden. Ein
anderes Beispiel ist die Guerilla von TIKKO, die seit 47 Jahren kämpft.
Was möchtest du der internationalen Solidaritätsbewegung sagen?
Im Krieg gibt es immer Höhen und Tiefen. Ich erinnere mich an Serekaniye am 7. oder 8. Tag der Kämpfe. Meine Moral war nicht mehr so hoch auf Grund der Gewalt im Krieg, der Müdigkeit, der Gefühls der Isolation. Aber dann hatte ich die Möglichkeit mit GenossInnen im Hinterland zu sprechen und sie haben uns gesagt, dass es auf der ganzen Welt Soli-Aktionen zu unserer Unterstützung gab und das die ganze Welt unseren Widerstand unterstützte. Das kann lächerlich wirken, aber es hat uns eine wirklich grosse Kraft und Motivation gegeben, um unseren Kampf weiterzuführen. Über diese persönliche Anekdote hinaus, aus einem objektiveren Standpunkt, ist die Revolution international. Die Revolution in Rojava kann nicht gelingen, wenn sie isoliert bleibt. Wie im Vietnamkrieg: Wenn das amerikanische Volk nicht Druck auf die eigene Regierung und gegen den Krieg aufgesetzt hätte, wäre Vietnam vielleicht nie unabhängig geworden. Wenn die Völker sich nicht mobilisieren, um zu verhindern, dass die USA, Frankreich, Deutschland, usw. mit der Türkei zusammenarbeiten, und solange sie ihre Armeen in der Region halten, um ihr Anteil am Erdöl zu verteidigen, wird der Krieg nicht beendet werden. Die Völker der Region wollen nur in Frieden leben und ihren Kindern eine gute Zukunft ermöglichen. Die Völker schreiben die Geschichte, aber in der Epoche des Imperialismus vermischt sich die Geschichte der Völker und die Zukunft dieser Region hängt nicht nur von der lokalen Bevölkerung ab. Deshalb rufen wir alle Revolutionäre der Welt dazu auf, die Solidarität mit der Bevölkerung der Region zu organisieren und Druck auf die Staaten in denen sie sich befinden aufzubauen, um die Zusammenarbeit mit dem faschistischen türkischen Staat zu beenden, der für die Misere der Region hauptverantwortlich ist.